Le site historique
Gyaros / Le site historique
Pourquoi Gyaros est-elle un site historique?
En 2001, l’État grec a classé Gyaros site historique, parce qu’«elle est un lieu important de la mémoire historique, qui a est indissociablement liée à l’histoire de la Grèce moderne. Elle est un témoignage vivant des luttes du peuple grec pour la liberté et la démocratie, un symbole de la condamnation de la torture et de la restriction des libertés démocratiques».
Sont protégés en tant que sites historiques en Grèce les lieux qui ont été le théâtre d’événements historiques ou mythiques exceptionnels, ou les zones qui contiennent des monuments après 1830, ou des œuvres complexes de l’homme et de la nature après 1830, dont la protection est requise en raison du folklore, ethnologique, social, leur importance technique, architecturale, industrielle ou généralement historique, artistique ou scientifique.
Les bâtiments, aménagements et constructions situés dans les cinq anses à l’est ont été classés monuments historiques car:
- Ils constituent dans leur ensemble un lieu de mémoire, des symboles de liberté et des témoignages d’une époque qui a marqué l’histoire de la Grèce moderne.
- Ce sont des constructions nées du travail personnel des détenus eux-mêmes, dans des conditions difficiles.
- Elles conservent, sans avoir subi de changements postérieurs, leur structure, leur agencement et leur caractère d’origine et fournissent des indications précieuses sur les conditions de vie qui régnaient à l’époque où elles étaient en fonction et sur les événements historiques de leur temps.
- Ce sont des bâtiments d’architecture sobre et remarquable, où les matériaux, la forme et la construction se distinguent par leur ordre et leur cohérence.
Extrait de la décision ministérielle de déclaration de site historique (Journal officiel 1680/B/2001).
Les premiers prisonniers politiques arrivent à Gyaros au cours de l’été 1947. Ils décrivent eux-mêmes leurs conditions de vie inhumaines : ils vivent entassés dans des tentes, exposés aux conditions climatiques austères et , sous-alimentés. Les cinq anses situées dans l’est de l’île ont été aménagées en prisons à ciel ouvert. Chacune d’elles était entourée de barbelés et fonctionnait de manière quasi autonome, avec des bâtiments de soutien (postes de garde, des batteries d’artillerie, des sanitaires, etc.)
La même année débute la construction des prisons et autres bâtiments : la centrale électrique, l’infirmerie, les entrepôts, les postes de garde et les batteries d’artillerie. Toutes les installations sont le résultat du travail forcé des détenus. Ils ont extrait, taillé et transporté la pierre avec tout le matériel de construction, posé les barbelés, et frayé les routes.
Les horaires de travail épuisants s’accompagnaient d’horribles tortures et de brimades de la part des gardiens. Beaucoup en sont morts, ou ont succombé aux privations. Pour les détenus, la construction des prisons obéissait à un plan d’extermination et Gyaros constituée leur tombeau.
Les jours sombres ont pris fin pour l’île en 1974, avec la chute de la dictature et l’ouverture des prisons. Ensuite, pendant plusieurs décennies, l’île a servi de champ de tir à la marine de guerre. La préservation de la mémoire collective exigeait la protection de l’espace et de ce que vivaient les milliers de prisonniers politiques. Conscient de cette nécessité, l’État a classé l’île comme site historique et tous les bâtiments comme monuments historiques.
En 2011, par une décision ministérielle, les limites du site historique ont été redéfinies et limitées aux anses du sud-est et à Glaronisi, car «avec la démarcation proposée, l’importante zone de mémoire historique avec les monuments existants est efficacement protégée.» (Journal officiel 182/EOU/2011).





